Compte rendu des SW87 du match Atletico-OM :
Deuxième déplacement européen de la saison après Bergen avec cette fois-ci une destination un peu plus au sud : Madrid. La mobilisation est plutôt bonne puisque ce sont 2 cars pleins (on est quand même loin des 8 cars pour le déplacement au Réal il y a quelques saisons, à croire que certains viennent plus pour l’adversaire que pour l’OM…) qui prennent la route le mardi soir. 14 heures de route plus tard, nous voilà dans la capitale espagnole, certains en profitent alors pour visiter la ville, d’autres partent chercher le traditionnel mac-do local et d’autres encore surveillent la bâche au car. Une journée tranquille sans hostilité visible si ce n’est la tension déjà palpable de la guardia civil qui donne le ton de la soirée : on ne discute pas, on ordonne et on frappe L’entrée au stade se fait tranquillement pour les premiers mais la fouille est plus pointilleuse pour les suivants. Nous sommes les 1ers à entrer dans le stade Vicente Calderon (qui doit être remplacé la saison prochaine par un nouveau stade sur un nouveau site). Les 1200 supporters marseillais sont regroupés à l’étage d’un Virage, à l’opposé des Frente Atletico qui sont eux aussi parqués dans leur propre stade…
L’avant match est plutôt tranquille, les chants débutent lors de l’échauffement. Le “bloc orange” se rassemble avec, en plus de ceux venus en car, ceux venus par leur propre moyens de Marseille et d’ailleurs avec notamment une quarantaine de représentants de la section St Quentin arrivés depuis la veille à Madrid. Au total, ce sont plus de 200 Winners qui sont présents.
L’ambiance commence à monter quand quelques policiers espagnols descendent dans la tribune pour retirer la bâche des Ultras au motif qu’on y voit une tête de mort. Cette bâche a été affichée dans tous les stades de France et d’Europe, elle a passé la fouille et a été posée pendant presque 2 heures sans que cela ne pose aucun problème. Mais là, ça ne leur plait plus… L’Uefa démentira plus tard avoir demandé à la police espagnole de faire enlever la bâche, la responsabilité de cette intervention repose donc sur les autorités locales. La guardia arrive en renfort et, fidèle à elle-même, frappe dans le tas. Les coups de matraque sont distribués sur tout le monde, des supporters voulant éviter l’affrontement sont frappés, les têtes sont visées et plusieurs fans devront recevoir des points de suture. Ca ressemble fort à un lynchage en règle auquel personne ne peut s’opposer, les stadiers de l’OM et responsables de la sécurité du club sont traités de la même façon. La zone occupée par le CU est presque vidée, les affrontements se propagent alors. Plutôt que de “tendre l’autre joue”, le parcage réagit et réussit à repousser en-dehors de la tribune des policiers soudainement moins confiants malgré leurs matraques face à nos mains nues. La guardia expulsée, le calme revient, les dirigeants olympiens, dont Pape Diouf, viennent dans la tribune (certains prendront ça pour une façon opportuniste de se montrer mais s’ils ne l’avaient pas fait on aurait critiqué leur désintérêt face aux supporters) et leur constat rejoint le notre : des policiers agressant des supporters dans la tribune, frappant dans le tas, s’attaquant à ceux qui voulaient se mettre à l’écart, et ce pour un prétexte bidon et sans avoir essayé de discuter avec la sécurité de l’OM pour régler le soi-disant problème. Il n’y a bien que la presse espagnole pour tenter de faire croire que la police est intervenue pour calmer les “cafards marseillais”. On savait la police espagnole habituée un à tel comportement mais ça surprend toujours…
Place au match ensuite avec une ambiance particulière, entre la rage accumulée et la frustration de ne pas avoir pu réellement répliquer. Les chants partent tout de même bien et sont repris par tout le monde malgré l’absence de méga (interdit, tout comme les drapeaux et étendards). L’Atletico ouvre rapidement la marque mais les encouragements perdurent et le parcage explose même lorsque Niang égalise à la 16e. On espère alors que nos joueurs vont nous “venger” et les chants se font encore plus puissants. Mais l’OM va rapidement montrer ses limites, les locaux marquent à nouveau dans la foulée et le score en restera là. Les supporters de l’Atletico, soi-disant parmi les plus chauds d’Espagne, attendent la dernière minute pour chanter. Et s’ils ont réussi à se faire entendre pendant la rencontre, ce n’est qu’ travers leurs insultes racistes dont certaines adressées à nos joueurs (quant au drapeau du Kop de Boulogne parmi le Frente, c’est surement au nom de l’amitié entre les peuples…). Sur ce point, supporters et policiers (les dirigeants du club peuvent aussi être mis dans le même lot) partagent une certaine nostalgie de l’époque franquiste…
Fin du match et une déception de plus pour nous. Il nous reste plus qu’à sortir du parcage pour rejoindre nos bus. Les provocations des policiers, maintenant surprotégés et en nombre, continuent. Et lorsque les “officiels” marseillais quittent notre parking, une nouvelle charge se fait contre le car des… Dodger’s. De nouveaux coups sont distribués (avec pour bilan un poignet cassé pour Colette) mais impossible de sortir des cars. L’escorte se met alors en route. Notre journée à Madrid s’achève là avec pour tous le sentiment d’injustice et de haine. En attendant le match retour…
Le retour est plus tranquille et nous voilà arrivés dans la cité phocéenne, où il fait décidément bon vivre, vers 14h.